Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contés Arabes, -55-3
lui dit-il , je vous prie de me donner la main
pour m'alder à monter» Le magicien afriquain
lui dit ; Mon fils, donnez-moi la lampe aupa-
ravant , elle pôurroit vous embarrafler. Pardon-
ïlez-moi , mon oncle , reprit Aladdin , elle ne
fn'embaf rafle pas ; je vous la donnerai dès que
je ferai monté. Le magicien afriquàin s'opi-
îiiâtra à vouloir qu'Aladdin lui mît la lampe
entre les mains avant de le tirer du caveau 3
& Aladdin qui avoit embarrafié cette lampô
avec tous ces fruits dont il s'étoit garni de
tous côtés , refufa abfolument de la donner,
qu'il ne tut hors du caveau. Alors le magicien
afriquain au défefpoir de la réfiftance de ce
jeune homme , entra dans une furie épouvan-
table : il jeta un peu de fon parfum fur le feu
qu'il avoit eu foin d'entretenir ; & à peine eut-
il prononcé deux paroles magiques , que la
pierre qui fervoit à fermer l'entrée du caveau,
fe remit d'elle-même à fa place, avec la terre
par-deflus , au même état qu'elle étôit à l'ar-
rivée du magicien afriquain & d'Aladdin.
Il eft certain que le magicien afriquain n'étoie
pas frère de Muftafa le tailleur, comme il s'en
étoit vanté , ni par conféquent oncle d'Alad-
din. Il étoit véritablement d'Afrique , & il y
étoit né ; & comme l'Afrique eft un pays o\X
Ton eft plus entêté de la magie que par-tout
Tome X, Z