Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

4.50 Les mille et une Nuits,
Le fultan approuva le confeil du grand-vlfîr î
il fe tourna du côté de la mère d'Aladdin ; 2c
après quelques momens de réflexion : Ma
bonne-
femme, lui dit-il, les fultans doivent tenir leur
parole ; je fuis près de tenir la mienne , & de
rendre votre fils heureux par le mariage de la
princefTe ma fille ; mais comme je ne puis la
marier que je ne fâche l'avantage qu'elle y trou-
vera , vous direz à votre fiîs que j'accomplirai
ma parole , dès qu'il m'aura envoyé quarante
grands baflins d'or maiTif, pleins à comble des
mêmes chofes que vous m'avez déjàpréfentées
de fa part , portés par un pareil nombre id'ef-
claves noirs , qui feront conduits par quarante
autres efclaves blancs , jeunes , bien faits & de
belle taille, & tous habillés très-magnifiquement;
voilà les conditions auxquelles je fuis près de
lui donner la princeife ma fille. Allez , bonne-
femme , j'attendrai que vous m'apportiez fa
réponfe.
La mère d'Aladdin fe profterna encore de-
vant le trône du fultan , & elle fe retira. Dans
le chemin , elle rioit en elle-riiême de la folle
imagination de fon fiJs : Vraiment, difoit-elie,
où trouvera-t-il tant de ballîns d'or , & une
fî grande quantité de ces verres colorés pour
les remplir ? Retournera-t-il dans le fouterrain
doDt l'entrée eft bouchée, pour en cueillir au3Ç