Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

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Le5 mille jet une Nuits,
le vifage-; mais Aîaddin l'en empêcha. Ma mèrej,
|jit-:il , il n'y a pas d« tems à perdre ; avant que
ie fultan achève de tenir le divan, il eft im-
portant que vous retourniez au palais , & que
vous y -conduiriez inceflaniment le préfent &
la dot de la princefle Badroulboudour qu'il m'a
^iemandée , afin qu'il juge par ma diligence &
par mon exaâitude , du zèle ardent & fincère
que j'ai de me procurer l'honneur d'entrer dans
fon alliance.
Sans attendre la réponfe de fa mère, Aîaddin
çu^^rit la porte (ur îa rue ; & il fit défiler fuc-
cefiivement tous ces efclaves , en faifant tou-
jours marcher un efclave blanc fuivi d'un ef-
(çlave noir , chargé d'un bafiiîn d'or fur la tète
& ainfi jufqu'au dernier. Et après que fa mère
fut fortie en fuivant le dernier efclave noir, il
ferma îa porte , & il demeura tranquillement
dans fa chambre avec l'efpérance que le fultan,
après ce préfent tel qu'il l'avoit demandé , vou-
droit bien le recevoir enfin pour fon gendre.
Le premier efclave blanc qui étoit forti de
la maifon d'Aîaddin , avoit fait arrêter tous les
paiTans qui l'apperçurent; & avant que les quatre-
vingts efclaves, entremêlés de blancs & de noirs,
«uffent achevé de fortir , la rue fe trouva pleine
d'une grande fouie de peuple qui accouroit de
toutes parts pour voir un fpedacle fi magni-
,