Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

' roilToit
'488 Les mille et une Nuits,
des bâtimens aulTi folides que celui-là , ne chan-
gent pas de place fi facilement. Va voir au
cabinet , répondit le fultan , & tu viendras me
dire fi tu l'auras vu.
Le grand-vifir alla au cabinet ouvert , & il
lui arriva la même chofe qu'au fultan. Quand
il fe fut bien ailliré que le palais d'Aladdia
n'étoit plus où il avoit été , & qu'il n'en pa-
pas le moindre veftige , il revint fe
préfenter au fultan. Hé bien, as-tu vu le pa^
lais d'Aladdin , lui demanda le fultan ? Sire ,
répondit le grand-vifir, votre majefté peut fe
fouvenir que j'ai eu l'honneur de lui dire que
ce palais , qui faifoit le fujet de fan admira-
tion avec fes richeiTes immenfes, n'étoit qu'utj
ouvrage de magie & d'un magicien ; mais votre,
majefté n'a pas voulu y faire attention.
Le fultan qui ne pouvoit difconvenir de a$
que le grand-vifir lui repréfentoit , entra dans
une colère d'autant plus grande , qu'il ne pou-
vait défavouer fon incrédulité.. Où eft , dit-il
.cet impofteur, ce fcélérat, que je lui faflG
couper la tête ? Sire , reprit le grand-vifir , il
y a quelques jours qu'il eft venu prendre congé
de votre majefté; il faut lui envoyer demander
où eft fon palais i il ne doit pas l'ignorer. Cq
feroit le traiter avec trop d'indulgence ,. répar-
tit le fultan i va donner ordre à trente de mcÀ
,