Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

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Les mille et une Nuits ^
contraint de fe contenter de cette excufe, Bt
de s'armer de patience. Il eut au moins la Ta-
tisfaâtion de voir que fa mère avolt fait la
démarche la plus difficile , qui étoit de foute-
nir la vue du fuîtan, & d'efpérer qu'à l'exem-
ple de ceux qui lui avoient parlé en fa pré-
fence , elle n'héfiteroit pas aufTi à s'acquitter
de la commiffion dont elle étoit chargée, quand
le moment favorable de lui parler fe préfen-
teroit.
Le lendemain d'aufli grand matin que le jour
précédent , la mère d'Aladdin alla encore au
palais du fuîtan avec le préfent de pierreries ;
mais Ton voyage fut inutile ; elle trouva la porte
du divan fermée , & elle apprit qu'il n'y avoic
de confeil que de deux jours l'un , & qu'ainfi
il falloit qu'elle revînt le jour fuiv;int. Elle s'en
alla porter cette nouvelle à fon fils , qui fut
obligé de renouveller fa patience. Llle y retour-
na fix autres fois aux jours marqués , en f©
plaçant toujours devant le fultan , mais avec
auffi peu de fuccès que la première ; & peut-
être qu'elle y feroit retournée cent autres fois
aufii inutilement , fi le fultan , qui la voyoit
toujours vis-à-vis de lui à chaque féance, n'^ut
fait attention à elle. Cela eft c'autant plus pro-
bable , qu'il n'y avoit que ceux qui avoient des
requêtes à préfenter qui approchoient du fui-