Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

C o N t E s Arabes, 16 f
te rou fuivi de fon vifir & des principaux
feigneurs de fa cour , marcha vers le dôme ;
& quand il y fut arrivé , il entra , & s'aflit
avec eux fur des tapis de pie, de fatin noir à
fleurs d'or : enfuite une grofle troupe de gardes
à cheval , la tête baflfe & les yeux à demi
fermés , s'approcha du dôme. Ils en firent le
tour deux fois , gardant un profond filence ;
mais à la troifième , ils s'arrêtèrent devant la
porte , & dirent tous l'un après l'autre ces,
paroles à haute voix : «c O prince , fils du roi
» fi nous pouvions apporter quelque foulage-
»3 ment à ton mal, par le tranchant de nos
93 cimeterres , & par la valeur humaine , nous
»5 te ferions voir la lumière ; mais le roi des
>j rois a commandé , & l'ange de la mort a
»> obéi 3J. A ces mots , ils fe retirèrent pour
faire place à cent vieillards qui étoient tous
montés fur des mutes noires , & qui portoient
de longues barbes blanches.
C'était des folitaires , qui pendant le cours
de leur vie fe tenoient cachés dans des grot-
tes : ils ne fe montroient jamais aux yeux des
hommes , que pour affifter aux obsèques des
rois de Harran & des princes de fa maifon.
Ces vénérables perfonnages portoient fur leur
tête chacun un gros livre qu'ils tenoient d'une
tnain; ils firent tous trois. fois le tour du dômQ
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