Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contes Arabe s. 55^
bien qu'il promettoit de faire à fon fils. Elle
le remercia de Tes bonnes intentions ; & après
avoir e?diorté Aladdin à fe rendre digne de
tous les biens que fon oncle lui faifoit efpé-
rer, elle fervit le foupé. La converfation roula
fur le mcme fujet pendant tout le repas , &
jufqu'à ce que le magicien , qui vit que la
nuit étoit avancée , prit congé de la nière Sc
du fils , & fe retira.
Le lendemain matin , le magicien aftiquain
ne manqua pas de revenir chez la veuve de
Muftafa le tailleur , comme il l'a voit promis :
il prit Aladdin avec lui, & il le mena chez un
gros marchand qui ne vendoit que des habits
tout faits , de toutes fortes de belles étoffes ,
pour les différens âges & conditions. II s'en
fit montrer de convenables à la grandeur d'Aladdin
; & après avoir mis à part tous ceux qui
lui plaifoient davantage , & rejeté les autres
qui n'étoient pas de la beauté qu'il entendoit
il dit à Aladdin : Mon neveu , choililTez dans
tous ces habits celui que vous aimez le mieux.
Aladdin , charmé des libéralités de fon nouvel
oncle , en choifît un ; le magicien l'acheta ,
avec tout ce qui devoit l'accompagner, & paya
le tout fans marchander.
Lorfqu'Aladdin fe vit ainlî habillé magnifi-
quement depuis les pies jufqu'à la tête, il fiîj
,