Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

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Les MILLE bt une Nuits.,
demandes , reprit le génie , n'eft pas de mon
reûTort ; je ne fuis efclave que de l'anneau
adrefle-toi à l'efclave de la lampe. Si cela eft,
repartit Aladdin , je te com.mànde donc par la
puifTance de l'anneau, de me tranfporter jufqu'au
îieu où eft mon palais , en quelqu'endroit de
îa terre qu'il foit, & de me pofer fous les fe-
nêtres de îa princefle Badrouîboudour. A peine
eut-il achevé de parler, que le génie le prit
& le tranfporta en Afrique , au milieu d'une
grande prairie oii étoit le palais , peu éloigné
d'une grande ville , & le pofa précifément au-
deffous des fenêtres de l'appartement de la
princelfe, oii il le lailfa. Tout cela fe fit en
un inllant,
Nonobftant l'obfcurité de la nuit , Aladdin
reconnut fort bien fon palais & l'appartement
ie la princefle Badrouîboudour ; mais comme
la nuit étoit avancée , & que tout étoit tran-
quille dans le palais , il fe retira un peu à
l'écart, & il s'aflit au pié d'un arbre. Là, rem-
pli d'efpérance, en faifant réPxexion à fon bon-
heur , dont il étoit redevable à un pur hafard
il fe trouva dans une fîtuation beaucoup plus
paifible, que depuis qu'il avoit été arrêté,
amené devant le fultan , &c délivré du danger
préfent de perdre la vie. Il s'entretint quel-
que t^ms dans ces penfées agréables, mais enfin
,