Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

4^§ Les Mille et une Niiffs^'
fon fils lui avoit dit , & elle fe préfenta i
l'entrée du divan , au même endroit qu'aupa-
ravant. Le fultan n'eut pas plutôt jeté la vue
fur elle , qu'il la reconnut , & fe fouvint en
même-tems de la demande qu'elle lui avoit
faite , & du tems auquel il l'avoit remis. Le
grand-vifir lui faifoit alors le rapport d'une
affaire : Vifir , lui dit le fultan en l'interrom-
pant , j'apperçois la bonne -femm.e qui nous
fit un fi beau préfent il y a quelques mois ;
faites-la venir , vous reprendrez votre rapport
quand je l'aurai écoutée. Le grand -vifir en
jetant les yeux du côté de l'entrée du divaa,
apperçut auffi la mère d'Aladdin ; auffitôt il ap-
pela le chef des huifiiers ; & en la lui mon^
trant , il lui donna ordre de la faire avancer.
La m.ère d'Aladdin s'avança jufqu'au pié
du trône , où elle fe profterna félon la cou-
tume : après qu'elle fe fut relevée , le fultaa
lui demanda ce. qu'elle fouhaitoit. Sire , lui
répondit-elle , je me préfente encore devant
le trône de votre majeflé , pour lui repré-
fenter au nom d'Aladdin mon fils , que les
trois mois après lefquels elle l'a remis fur la
demande que j'ai eu l'honneur de lui faire ,
font expirés , & la fupplier de vouloir bien
s'en fouvenir.
Le fultan , en prenant un délai de trois