Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

574 Les MILLE et une Nuits,
ïï*or, Aladdin eut recours à îa lampe : il la prît
à la main , chercha le même endroit que fa
mère avoit touché ; & comme il Teut reconnu
à rimpreflTion que le fable y avoit laifiee , il la
frotta comme elle avoit fait, & auflitôt le même
génie qui s'étoit déjà fait voir , fe préfenta
devant lui ; mais comme Aladdin avait frotté
la lampe plus légèrement que fa mère, il lui
parla auffi d'un ton plus radouci : Que veux tu ?
lui dit-il dans les mêmes termes qu'auparavant,
me voici prêt à t^obéir comme ton efclave , &
de tQUS ceux qui ont la lampe à la main^ moi
& les autres efclaves de la lampe comme moi.
[Aladdin lui dit : J'ai faim , apporte - m.oi de
quoi manger. Le génie difparut , & peu de
tems après il reparut , chargé d'un fervice de
table pareil à celui qu'il avoit apporté la pre-
mière fois : il le pofa fur le fofa, & dans le
moment il difparut,
La mère d'Aladdin , avertie du deflein de
fon fils , étoit fortie exprès pour quelqu'a0airc
afin de ne pas fe trouver dans la maifon dans
le tems de l'apparition du génie. Elle rentra
peu de tems après , vit la table & le buffet
très-bien garnis, & demeura prefqu'au0i fur*
prife de l'effet prodigieux de îa lampe , qu'elle;
Tavoit été la première fois. Aladdin & fa mère
fe mirent à table 5 & après le repas , il kuc
,