Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

ia§8 Les mille et une Nuits,
venir me jeter aux pies de votre majeflé, dans'
k difgrace extrême où je fuis réduite ! q,ue
dieu prolonge vos jours dans une fanté par-
faite , ma très - refpedable princefTe , & vous
donne de longues & heureufes années ! Abou
Haflan , le pauvre Abou Haffan , que vous
avez honoré de vos bontés , & que vous m'a-
viez donné pour époux , avec le commandeur
des croyans , ne vit plus.
En achevant ces dernières paroles , Nouzha-
toul-Aouadat redoubla Tes larmes & fes fan-
glots, U fe jeta encore aux pies de la prin-
cefTe. Zobéïde fut extrêmement furprife de cette
nouvelle. Abou Haflan eft mort, s'écria-t-elle,
cet homme fi plein de fanté , fi agréable & fi
divertiflant : en vérité, je ne m'attendois pas
d'apprendre fitôt la mort d'un homme comme
celui-là , qui promettoit une plus longue vie ,
& qui la méritoit fi bien. Elle ne put s'em-
pêcher d'en marquer fa douleur par fes larmes.
Ses femmes efclaves qui l'accompagnoient , &
qui avoient eu plufieurs fois leur part des plai-
fanteries d'Abou HafTan , quand il étoit admis
aux entretiens familiers de Zobéïde & du ca-
life 5 témoignèrent aufîi par leurs pleurs , leurs
regrets de fa perte , & la part qu'elles y pre-
noient.
Zobéïde, fes femmes efclaves & Nouzhatoul-
Aouadat