Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contes Arabes. ^oJ
gner qu*elîe avolt jeté les yeux, aura de quoi
lui en faire un d'un plus grand prix que celui
d'Aladdin, que votre ma] elle ne connoît pas.
Le fultan , quoique bien perfuadé qu'ail n'étoit
pas poffible que fon grand-vifir pût trouver à
fon fils de quoi faire un préfent d'une aufli
grande conféquence à la princefle fa fille , ne
laifTa pas néanmoins de l'écouter , & de lui
accorder cette grâce. Ainfi , en fe retournant
du cGté de la mère dAladdin , il lui dit :
Allez , bonne-femme , retournez chez vous ,
& dites à votre fils que j'agrée la proportion
que vous m'avez faite de fa part, mais que je
ne puis marier la princefle ma fille , que je- ne
lui aie fait faire un ameublem.ent qui ne fera
prêt que dans trois mois ; ainfi revenez en ce
tems-là.
La mère d'Aladdin retourna chez elle avec
une joie d'autant plus grande , que , par rap-
port à fon état , elle avoit d'abord regardé
l'accès auprès du fultan comme impoffible, &
que d'ailleurs elle avoit obtenu une réponfe
il favorable , au lieu qu'elle ne s'étoit atten-
due qu'à un rebut qui l'auroit couverte de con-
fufion. Deux chofes firent juger à Aladdin ,
quand il vit entrer fa mère, qu'elle lui appor-
toit une bonne nouvelle : l'une , qu'elle rêvejlpit
de meilleure heure qu'à l'ordinaire y &
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