Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

' La
'^o8 Les mille et une Nùîts^
"grand" ftombre de valets de pie qui atloîent
Ô^ venolent. Elle déhnànda au marchand chez
qui elle achetoit fon huile , ce que tout cela
Jignifioit. D'où venez-vous , ma bonne dame ,
lui dit-il? ne favez- vous pas que le fils du
grand-vifir époufe ce foir la princelTe Badroul-
boudour , fille du fultan ? elle va bientôt fortir
du bain , & les officiers que vous voyez , s'af-
Temblent pour lui faire cortège jufqu'au palais
où fe doit faire la cérémonie.
mère d'Aladdin ne voulut pas en apprendre
'daivantsge. Elle revint en fi grande diligence,
qu'elle rentra chez elle prefque hors d'haleine.
Elle trouva fon fils qui ne s'attendoit à rien
moins qu'à la fâcheufe nouvelle qu'elle lui ap-
portoit. Mon fils, s'écria-t-elle, tout eft perdu
pour vous. Vous comptiez fur la belle pro-
ïnêlFe du fultan , il n'en fera rien. Aladdin alarmé
de ces paroles : Ma mère, reprit-il, par
quel endroit le fultan ne toe tiendroit-il pas
fa promefTe? comment le favez-vous ? Ce foir,
repartit la mère , le fils du grand-vifir époufe
la princeife Eadroulboudour dans le palais. Elle
lui raconta de quelle manière elle venoit de
l'apprendre , par tant de circonflances qu'il
n'eut pas lieu d'en douter.
A cette nouvelle , Aladdin demeura iVnmo-
bile, comme s'il eut été frappé d'un coup dq