Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

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Les miljle et une Nuits,
pièce d'or qui ne faifoit au plus que la foixante-
deuxicme partie de la valeur du plat , & il la
lui préfenta. Aladdin prit la pièce avec un grand
cmprefTemerit , & dès qu il l'eut dans la main
il fe retira fi promptement , que le juif, non
content du gain exorbitant qu'il faifoit par cet
achat, fut bien fâché de n'avoir pas pénétré
qu'Aladdin ignoroit le prix de ce qu'il lui avoit
vendu 5 & qu'il auroit pu lui en donner beau-
coup moins. Il fut fur le point de courir après
le jeune homme, pour tâcher de retirer quel-
que chofe de fa pièce d'or; mais Aladdin cou-
roit , & il étoit déjà fi loin , qu'il auroit eu
de la peine à le joindre.
Aladdin s'en retournant chez fa mère , s'ar-
rêta à la boutique d'un boulanger, chez qui il
fit la provifion de pain pour fa mère &. pour
lui,'& qu'il paya fur iâ pièce d'or, que le bou-
langer lui changea. En arrivant , iî donna le
refte à fa mère, qui alla au marché acheter les
autres provifions néceffaires pour vivre eux deux
pendant quelques jours.
Ils continuèrent ainfi à vivre de ménage ,
c*eft-à-dire qu'Aladdin vendit tous les plats
au juif l'un après l'autre jufqu'au douzième ,
de la même manière qu'il avoit fait la première,
à mefure que l'argent venoit à manquer dans
l^ maifon. Le juif qui avoit donné une pièce
,