Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contes Arabes. 541
pas le lalfTer aller feul , & le recondulfit luimême
chez fa mère. Dès qu'elle eut apperçu fon
fils fi bien habillé, elle fut tranfplortée de joie ;
& elle ne cefToit de donner mille bénédictions
au magicien qui avoit fait une fi grande dé-
penfe pour fon enfant. Généreux parent , lui
dit-elb , je ne fais comment vous remercier
de votre libéralité ; je fais que mon fils ne mé-
rite pas le bien que vous lui faites , & qu'il
en feroit indigne, s'il n'en étoit reconnoiflant,
& s'il négligeoit de répondre à la bonne in-
tention qae vous avez de lui donner un éta-
bliifement fi diftingué. En mon particulier ,
ajouta-t-elle , je vous en remercie encore de
toute' mon ame , & je vous fouhaite une vie
affez longue , pour être témoin de la recon-
noiflance de mon fils , qui ne peut mieux vous
la témoigner qu'en fe gpuvernant félon vos
bons confeils, ^;
Aladdin , reprit le magicien afriquain , eft un
bon enfant; il m'écoute affez, & je crois que
nous en ferons quelque chofe ds bon. Je fuis
fâché d'une chofe , de ne pouvoir exécuter
demain ce que je lui ai promis. C'eft jour de
vendredi , les boutiques feront fermées , & il
n'y aura pas lieu de fonger à en louer une &
à la garnir , pendant que les marchands ne pen-
feront qu'à fe divertir. Ainfi nous remettrons
Yiii