Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contes Arabes, 587
Éi*a qu'à dire un mot pour vous précipiter Ôc
vous écrufcr. Je la' (Te a part ce qui vous re»
garue , c'eft à vous à y taire les réflexions que
vous deve2 , pour peu que vous ayez de bon
fens. Je viens à ce qui me touche. Commert
une penlee aulîi extraoroinaire que celle de
Voulo.r que j^aille faire la propofition au fultan
de vous donner la pr.nceÛe fa iille en mariage,
a-t-e!le pu vous venir cans l'cfprit? Je fup-
pofe que j'aie, je ne ois pas U hardiefTe, mais
î'cff onterie d'aller me préfenter devant fa ma-
jefté pour lui faire une demande h extrava-
gante, à qui m'adrefierai-je pour m'introduire?
Croyc2-vous que le premier à qui j'en parleïois
, ne me traiiât pas ûe folle , & ne me
chais'dt pas ';nd'gn:ment , comme je le méri-
terois ? Je fa pofe encore qu'il n'y ait pas de
Gilïicuîté à (e pféfenter à rau._;ienwe du fultan-j
je fais qu'il n'y en a pas quand on s'y pré->
fente pour lui demander juihce , & qu'il la
rend volontiers à fes fujets , quand ils la lui
demandent. Je fa^s aulfi que qut.nd on fe préfente-
à lui pour lui demander une grâce , il l'ac-
corde avec plalfïr, quand il voit qu'on l'a me-*
ruée & qu'on en eft oigne. Mais êtes - vous
dans ce cas-là, c\ croyez-vous avoir mérité la
grâce que vous voulez que je demande poijc
VOUS ? Lh etc--voas. digne ? Qu'avez-vous fait
Bbij