Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contes Arasés. fit
très- innocente. Pour perfuader au fultan qu'elle
difoit la vérité , elle lui fit le détail du dégui-
fement du magicien afriquain en marchand do
lampes neuves à changer contre les vieilles
& du divert'.fTement qu'elle s'étoit donné en
faifant l'échange de la lampe d'Aladdin dont
elle ignoroit le fecret & l'Importance ; de l'en-
lèvem^ent du palais & de fa perfonne après cet
échange , & du tranfport de l'un & de l'autre
en Afrique avec le magicien afriquain qui avoit
été reconnu par deux de fes femmes & pat
l'eunuque qui avoit fait l'échange de la lampe ,
quand il avoit pris la hardiefle de venir (e
préfenter à elle la première fois après le fuccès
de Ton audacieufe entreprife, & de lui faire
la propofîtlon de l'époufer ; enfin de la perfé-
cution qu'elle avoit foufferte jufqu'à l'arrivée
d'Aladdin ; àes mefures qu'ils avoient prifes
conjointement pour lui enlever la lampe qu'il
portoit fur lui ; comment ils y avoient réulîi
elle particulièrement en prenant le parti de difïi-
muler avec lui , & enfin de l'inviter à fouper avec
elle ; jufqu'au gobelet mixtionné qu'elle lui
avoit préfenté. Quant au refte, ajouta-t-elle,
]q laifTe à Aladdin à vous en rendre compte.
Aladdln eut peu de chofe à dire au ful-
tan : Quand , dit-il , on m'eut ouvert la porte
fecrète, que j'eus monté au fallon aux vingts
,