Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contes Arabes. j-j^i
îemme , qu'il a aflaflînée j & c'eft lui qui a fug-
géré à ta femme de faire la demande pernicieufe
que tu m'as faite. Son defTein eft de te tuer;
c'eft à toi d'y prendre garde. Et en achevant
ces mots , il difparut,
Aladdin ne perdit pas une des dernières pa-
roles du génie; il avoit entendu parler de Fatime
la fainte femme , & il n'ignoroit pas de quelle
manière elle guériflolt le mal de tête, à ce que
l'on prétendoit. Il revint à l'appartement de la
princefle ; & fans parler de ce qui venoit de
lui arriver , il s'aflit en difant qu'un grand mal
de tête venoit de le prendre tout-à-coup , &
en s'appuyant la main contre le front. La prin-
cefle commanda auflîtôt qu'on fît venir la fainte
femme ; & pendant qu'on alla l'appeler , elle
raconta à Aladdin à quelle occafion elle fe trou-
voit dans le palais , où elle lui avoit donné un
appartement.
La fauffe Fatime arriva ; & dès qu'elle fut
entrée : Venez , ma bonne mère , lui dit Alad-
din , je luis bien aife de vous voir, & de ce
que mon bonheur veut que vous vous trouviez
ici. Je fuis tourmenté d'un furieux mal de tête
qui vient de me faifir. Je demande votre fecours
par la confiance que j'ai en vos bonnes prières,
& j'efpère que vous ne me refuferez pas la
grâce que vous faites à tant d'affligés de ce