Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contes Abàbes. yof
porte ; Sz fe détournant par les rues les plus
fréquentées , il arriva i l'endroit où chaque
forte de marchands & d'artifans avoient leur
rue particulière. Il entra dans celle des dro-
guides ; & en s'adreflant à la boutique la plus
grande & la mieux fournie , il demanda au mar-
chand s'il avoit une certaine poudre qu'il lui
nomma.
Le marchand qui s'imagina qu'Aladdin étoit
pauvre , à le regarder par fon habit , & qu'il
n'avoit pas affez d'argent pour la payer , lui dit
qu'il en avoit, mais qu'elle étoit chère. Alad-
din pénétra dans la penfée du marchand , il
tira fa bourfe , & en faifant voir de l'or , il
demanda une demi-dragme de cette poudre. Le
marchand la pefa , l'enveloppa , & en la pré-
fentant à Aladdin , il en demanda une pièce
d'or ; Aladdin la lui mit entre les mains ; &
fans s'arrêter dans la ville , qu'autant de tems
qu'il en fallut pour prendre un peu de nourri-
turc , il revint à fon palais. Il n'attendit pas
à la porte fecrète, elle lui fut ouverte d'abord,
& il monta à l'appartement de la princeffe Ba-
droulboudour. Princefife , lui dit-il , l'averfion
que vous avez pour votre raviffeur , comme
vous me l'avez témoigné , fera peut-être que
vous aurez de la peine à fuivre le confail que
j'ai à vous donner, Mais permettez - moi d^