Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

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Les mille et une Nuit^;
d'une mort feinte , je fuis à vous. Vous pou-
vez compter fur moi , vous ferez témoin du
zèle avec lequel je vous féconderai à mourir
de cette manière ; car , pour vous le dire fran-
chement j'ai une répugnance invincible ;, à vou-
loir mourir fitôt , de la manière que je Ten-
tendois tantôt.
Hé bien , vous ferez fatisfaite , continua
Abou HafTan ; voici comme je l'entends , pour
réuflir en ce que je me propofe : je vais faire
le mort. Auflîtôt vous prendrez un linceul ,
& vous m'enfevelirez , comme fi je l'étois ef-
fedivement. Vous me mettrez au milieu de la
chambre à la manière accoutumée , avec le
turban pofé fur le vifage , & les pies tournés
du côté de la Mecque , tout prêt à être porté
au lieu de la fépulture. Quand tout fera ainfi
difpofé , vous ferez les cris & verferez les
larmes ordinaires en de pareilles occafions , en
déchirant vos habits , & vous arrachant les
cheveux , ou du moins en feignant de vous les
arracher , & vous irez toute en pleurs & les
cheveux épars vous préfenter à Zobéïde. La
princeffe voudra favoir le fujet de vos larmes;
& dès que vous l'en aurez informée par vos
paroles entrecoupées de fanglots , elle ne man-
quera pas de vous plaindre , & de vous faire
piéfent de quelque fomniQ d'argent pour aider