Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

494 Les mille et une Nuits,
çoit bien de tout le terrein que fon palais oC-*
cupoit 5 mais comme il ne pouvoit devinef
comment il avoit pu difparoître , cet événement
extraordinaire & furprenant le m.it dans une
confufîon & dans un étonnement qui i'empc-
chèrent de pouvoir répondre un feul mot au
fui tan.
Le fultan impatient : Dis-m.oi donc , répé-
ta-t-il à Aladdin , où efl: ton palais , & où eft
ma fille ? Alors Aladdin rompit le filence. Sire ,
dit-il , je vois bien , & je l'avoue , que le pa-
lais que j'ai fait bâtir n'eO: plus à la place où
il étoit, je vois qu'il a difparu , & je ne puis
dire à votre majePiê où il peut être ; mais je
puis l'aflurer que je n'ai aucune part à cet évé-
nement.
Je ne me mets pas en peine de ce que ton
palais eft devenu , reprit le fultan , j'eflime ma
fille un million de fois davantage ; je veux que
tu me la retrouves , autrement je te ferai cou-
per la tête , & nulle confidération ne m'en em-
pêchera.
Sire , répartit Aladdin , je fupplie votre ma-
jefté de m'accorder quarante jours pour faire
mes diligences; & fi dans cet intervalle je n'y
réuffis pas , je lui donne ma parole que j'ap-
porterai ma tête au pié de fon trône , afin
qu'elle en difpofe à fa volonté. Je t'accorde