Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contes Arâee?» ^Kj;»
fërleufement, je ne (kurois m'erripêcher de vous
dire que vous vous oubliez entièrement ; &
quand même vous voudriez exécuter cette ré-
folution, je ne vois pas par qui vous oferiez
faire faire cette demande au fultan. Par vousmême
, répliqua auflîtôt le fils fans héfiter. Par
moi , s'écria la mère d'un air de furprife &
d'étomement ! & au fultan ? ah ! je me garderai
bien de m'engager dans une pareille entreprife.
Et qui étes-vous, mon lils, continua-t-elle, pour
avoir la hardiefle de penfer à la fille de votre
fultan ? Avez-vous oublié que vous êtes fils
d'un tailleur des moindres de fa capitale , &:
d'une mère dont les ancêtres n'ont pas été
d'une naiflance plus relevée ? Savez-vous que
les fultans ne daignent pas donner leurs filles
en mariage , même à des fils de fultans qui n'ont
pas l'erpéi ance de régner un jour comme eux.
Ma mère, répliqua Aladdin , je vous ai déjà
dit que j'ai prévu tout ce que vous venez d©
me dire , & je dis la même chofe de tout ce
que vous y pourrez ajouter; vos difcours, nî
vos rem.ontrances ne me feront pas changer
de fentimens. Je vous ai dit que je ferois
demander la princefle Badroulboudour en ma-
riage par votre entremife : c'eft une grâce que
je vous demande avec tout le refped que je
vous dois, oc je vous fupplie de ne me la pas
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