Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

448 Les mille et une Nuits,
y a quelqu'endroit , continua-t-il , par où jô
puiiTe avoir mérité un accueil fi favorable »
j'avoue que je ne le dois qu'à la hardiefle qu'un
pur hafard m'a fait naître , d'élever mes yeux,
mes penfées & mes déiîrs jufqu'à la divine prin-
cefle qui fait l'objet de mes fouhaits. Je de-
mande pardon à votre majefté de ma témérité ;
mais je ne puis dlflîmuler que je mourrois de
douleur , fi je perdois l'efpérance d'en voit
raccomplifTement.
Mon fils , répondit le fultan en l'embrafTant
une féconde fois , vous me feriez tort de dou-
ter un féal moment de la fincérité de ma pa-
role : votre vie m'eft trop chère déformais
pour ne vous la pas conferver, en vous pré-
fentant le remède qui eft en ma difpofition. Je
préfère le plaifir de vous voir & de vous en-
tendre , à tous mes tréfors joints avec les
vôtres.
En achevant ces paroles , le fultan fit un
fignal , & auffitôt on entendit l'air retentir du
fon des trompettes, des hautbois & ces cym-
bales, & en même-tems le fultan conuuifit
Aladdin dans un magnifique fallon , où on fer-
vit un fuperbe feftin. Le fultan mangea ftul
avec Aladdin. Le grand -vifir & les feigncurs
de la cour, chacun félon leur dignité & fclun
leur rang, les accompagnèrent penaant le repas.
Le