Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

54^ Les mille et une Nuits,
celles qui feront les plus sèches , afin d'a!Iu-
mer du feu.
Il y
avolt une fi grande quantité de ces
brou0ailles , qu'Aladdin en eut bientôt fait un
amas plus que fuffifant , dans le tems que le
magicien allumoit l'allumette. Il y mit le feu ;
& dans le moment que les brouffailles s'enflam-
mèrent , le magicien afriqualn y jeta d'un par-
fum qu'il avoit tout prêt. Il s'éleva une fumée
fort épa'iiTe, qu'il détourna' de côté & d'autre,
en prononçant des paroles m.agiqucs auxquelles
Aladdin ne comprit rien.
Dans le même moment , la terre trembla un
peu, & s'ouvrit en cet endroit devant le magi-
cien & Aladdin , & iiî voir à découvert une
pierre d'environ un pié & demi en quarré, &
d'environ un pié de profondeur, pofée' hori-
fontalement , avec un anneau de bronze fcellé
dans le milieu , pour s'en fervir a la lever.
Aladdin effrayé de tout ce qui fe palToit à fes
yeux , eut peur , & il voulut prendre la fuite.
Mais ilétoit nécelfairc à ce mydère , & le ma-
gicien le retint & le gronda fort , en lui don-
nant un foufflet fi fortement appliqué , qu'il
le jeta par terre , & que peu s'en fallut qu'il
ne lui enfonçât les dents de devant dans la
bouche , comme il y parut par le fang qui en
fortit. Le pauvre Aladdin tout tremblant , &