Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

4jro Les mille et une Nuits,
bien permettre que je les diffère jufqu'à ce que
j'aie fait bâtir un palais , pour y recevoir la
princefle félon fon mérite & fa dignité. Je le
prie pour cet effet de m'accorder une place
convenable dans le fien , afin que je fois plus
â portée de lui faire ma cour. Je n'oublierai
rien pour faire en forte qu'il foit achevé avec
toute la diligence poflible. Mon fils, lui dit
le fultan , prenez tout le terrein que vous ju-
gerez à propos ; le vuide eft trop grand de-
vant mon palais , & j'avois déjà fongé moimême
à le remplir ; mais fouvenez - vous que
je ne puis alTez tôt vous voir uni avec ma
fille , pour mettre le comble à ma joie. En
achevant ces paroles , il embrafla encore Aladdin
, qui prit congé du fultan avec la même
politefTe que s'il eût été élevé &; qu'il eût tou-
jours vécu à là cour.
Aîaddir» remonta à cheval , & il retourna
chez lui dans le même ordre qu'il étoit venu ,
au travers de la même foule , & aux acclama-
tions du peuple qui lui fouhaitoit toute for-
te de bonheur & de profpérité. Dès qu'il fut
rentré & qu'il eut mis pié à terre , il fe re-
tira dans fa chambre en particulier ; il prit la
lampe , & il appela le génie comme il avoit
accoutumé. Le génie ne fe fit pas attendre ,
Jl parut , & il lui fit o&e de fes fervices