Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

y^2 Les mille et une Nuits,
gion à la vengeance d'un fcélérat comme lui,
& qui comme lui auffi reçoit le châtiment de
fa méchanceté.
Le fultan des Indes témoigna à la fultane
Scheherazade , fon époufe , qu'il étoit très-fatif-
fàit des prodiges qu'il venoit d'entendre de la
lampe merveilleufe , & que les contes qu'elle
lui faifoit chaque nuit , lui faifoient beaucoupi
de plaifir. En effet , ils étoient divertiflans 8>C
prefque toujours aflaifonnés d'une bonne mo-
rale. II voyoit bien que la fultane les faifoit
adroitement fuccéder les uns aux autres , & il
B*étoit pas fâché qu'elle lui donnât occafion ,
par ce moyen , de tenir en fufpens à fon égard
Texécution du ferment qull avoit fait fi fo-
fcmneîlement de ne garder une femme qu*une
nuit , & de la faire mourir le lendemain. Il
n*avoit prefque plus d'autre penfée que de voir
«*il ne viendroit point à bout de lui en faire
tarir le fond.
Dans cette intention , après avoir entendu la
fin de Fhiftoire d'Aladdin & de Badroulbou-
dour , toute différente de ce qui lui avoit été
raconte jufqu'aîors , dès qu'il fut éveillé , il
prévint Dinarzade , & il l'éveilla lui même , en
demandant à la fultane qui venoit de s'éveiller
auiîî , fi elle étoit à la fin de fes contes.
A la fin de mes contes , lire , répondit la
,