Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

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Contes Araees. 34^
je ne fais fi j'aurai aflez de force pour retour-
ner jufqu'à la ville. Prenez courage, mon neveu,
lui dit le faux oncle, je veux vous faire voir
^un autre jardin qui furpalîe tous ceux que vous
venez de voir; il n'eil: pas loin d'ici, il n'y a
qu'un pas; & quand nous y (erons arrivés, vous
direz vous-même fi vous ne feriez pas fâché
de ne l'avoir pas vu, après vous en être ap-
procjaé de fi près. Aladdin fe laiffa perfuader,
& le niagicien le mena encore fort loin , en
:rentretenant de différentes hiftoires amufantes,
pour lui rendre le ciiemin moins ennuyeux, &
'la fatigue plus fupportable.
Ils arrivèrent enfin entre deux montagnes
(d'une hauteur médiocre & à-peu-près égales ,
.féparées par un vallon de très-peu de largeur,
C'étoit-là cet endroit remarquable oii le magi-
cien afriquain avoit voulu amener Aladdin pour
^'exécution d'un grand delTein qui l'avoit fait
venir de l'extrémité de l'Afrique jufqu'à la Chine.
Nous n'allons pas plus loin, dit-il à Aladdin;
-je veux vous faire voir ici des chofes extraordinaires
& inconnues à tous les mortels : &
quand vous les aurez vues, vous me remer-
cierez d'avoir été témoin de tant de merveil-
les que perfonne au monde n'aura vues que
vous. Pendant que je vais battre le fufil, amaf-
fez de toutes les brouilailles que vous voyez.