Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

s.^6 Les mille et C^ne Nctît^^
qu'on avolt approchée près d'eux. Ils mangèJ
rent fans cérémonie. Quand ils eurent achevé
ta mère d'Abou Halîan vint . delTervir , mit le
fi-ult far la table, & le vin avec les taiTes près
de Ton fils : enfulte elle fe retira , & ne parut
pas davantage.
Abou K?tiTan commença à fe verfer du vin
le premier, & en verfa enfuite au calife.. Ils
burent chacun cinq ou fix coups , en s'entre-»
tenant de .chofes indifférentes. Quand le calife
vit qu'Abou Halfan commençoit ? s'échauifer,
il le mit fur le chapitre de (q? amours , & il
lui demanda s'il n'avoit jamais aimé.
Mon frère , répliqua fatdlièrement Abou
KalTan, qui croyoit parlera fon hôte comme
a fon égal, je :n'ai jama* regardé l'amour,. ou
le mariage, fi' vous
voilez, que comme un»
fervitude à laquelle '^'^ toujours eu de la répu-
gnance a me four^"ï^e, & jufqu'à préfent jç
vous avouerai '(^^ je nVi aimé que la table ^
la bonne chè-' ^ fur-tout le bon vin ; en
un mot, q'** ^^ ^^^" divertir, & à m'entre-
tenir açr-^'^^^'^^"^
^^'^^ ^^^ amis. Je ne vous
--'urtant pas que
àffure
je fufle indifférent pour;
•jg p-riage ni incapable d'attachement, fi je pou-
^Vis rencontrer une femme de la beauté & de
ia belle humeur de celle que je vis en fonge
cette nuit fatale que je vous re^us ici la pre-
mièi*!
^