Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

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Les mille et une Nuits,
nous devons rendre à dieu la vie qu'il nous a
donnée, quand il nous la demande. Nouzhatouî-
Aouadat votre efclave fidelle avoit véritable-
ment àes qualités qui lui ont fait mériter votre
ellime , & j'approuve fort que vous lui en don-
niez encore des marques après fa mort. Confi-
dérez cependant que vos regrets ne lui redon-
neront pas la vie ; ainfi , madame , fi vous
voulez m'en croire , & fi vous m'aimez , vous
vous confolerez de cette perte , & prendrez
plus de foin d'une vie que vous favez m'être
très-précieufe & qui fait tout le bonheur de
la mienne.
Si la princefl'e fut charmée des tendres fen-
timens qui accompagnoient le compliment du
calife , elle fut d'ailleurs très-étonnée d'appren-
dre la mort de Nouzhatoul-Aouadat , à quoi
elle ne s'attendoit pas. Cette nouvelle la jeta
dans une telle furprife , qu elle demeura quel-
que tems fans pouvoir répondre : fon étonne-
ment redoubloit d'entendre une nouvelle fi op-
pofée à celle qu'elle venoit d'apprendre, & lui
ôtoit la parole ; elle fe remit , & en la repre-
nant enfin : Commandeur des croyans, dit-elle
d'un air & d'un ton qui marquoient encore
fon étonnement, je fuis très-fenfible à tous les
tendres fentimens que vous marquez avoir pour
moij mais permettez-moi de vous dire que je