Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

CoNTiJ Arabes. 5-37
a rien que je ne fafle pour vous le faire diflî-
per, s'il eft en mon pouvoir. C'eft peu de chofe,
reprit la pnnceflTe , & cela me donne fi peu
d'inquiétude , que je n'ai pas cru qu'il rejaillît fur
mon vifage pour vous en faire appercevoir. Mais
puifque, contre mon attente, vous y apperce-
vez quelqu'altération , je ne vous en diffimu-
lerai pas la caufe, qui eft de très -peu de con-
féquence.
J'avois cru avec vous , continua la princefle
Badroulboudour, que notre palais étoit le plus
fuperbe, le plus magnifique & le plus accom-
pli qu'il y eût au monde. Je vous dirai néanmoins
ce qui m'eft venu dans la penfée après
avoir bien examiné le fallon aux vingt-quatre
croifées. Ne trouvez-vous pas comme moi qu'il
n'y auroit plus rien â défîrer, fî un œuf de roc
étoit fufpendu au milieu de l'enfoncement du
dôme. Princeffe, repartit Aladdin, il fuffit que
vous trouviez qu'il y manque un oeuf de roc
pour y
trouver le même défaut. Vous verrez
par la diligence que je vais apporter à le ré-
parer, qu'il n'y a rien que je ne falle pour l'amour
de vous.
Dans le moment, Aladdin quitta la princefTe
Badroulboudour , il monta au fallon aux vingt-
quatre croifées ; & là , après avoir tiré de fon
fein la lampe qu'il portoit toujours fur lui, en
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