Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contes Arabes. 175^
folliciterai de me' faire entr'eux une fomme qui
fêrve etî quelque façon à me relever de l'état
malheureux où je me fuis réduit pour leur faire
plaifir. Mais je ne veux faire ces démarches,
comme je vous ai déjà dit j que pour voir fi
je trouverai en eux quelque fentiment de re-
connoifTance.
Mon fils, reprit la mère d'Abou HalTan, je
ne prétends pas vous difluader d'exécuter votre
deffein, mais je puis vous dire par avance,
que votre efpérance eft mal fondée. Croyezmoi
, quoi que vous pulfilez faire, il eft inu-
tile que vous en veniez à cette épreuve ; vous
ne trouverez de fecours qu'en ce que vous
vous êtes réfervé pardevers vous. Je vois bien
que vous ne connoiîîîez pas encore ces amis
qu'on appelle vulgairement de ce nom parmi
les gens de votre forte ; mais vous allez les
connoître : dieu veuille que ce foit de la ma-
nière que je le fouhaite , c'eft-à-dire , pour
votre bien. Ma mère , repartit Abou HalT^n
je fuis bien perfuadé de la vérité de ce que
vous me dites ; je ferai plus certain d'un fait
qui me regarde de fi près , quand je me ferai
éclairci par moi-même de leur lâcheté & de
leur infenfibilité,
Abou Haflan partit à l'heure même , &: il
prit fi bien fon tenas 3 qu'il trouva tous f«ç
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