Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contes Arabes, ^35^
n*y a pas de tréfor au monde aJOfez riche poutf
être mis dans la balance avec la princefTe filld
de votre majeflé. Les feigneurs de la cour qui"
étoient de la féance du confeil , témoignèrent
pBF leurs applaudiflemens. que leurs avis n*é-
toient pas difFérens de celui du grand-vifir.
Le fultan ne différa plus , il ne penfa pa§
même à s'informer fi Aladdin avoit les autre»
qualités convenables à celui qui pouvoit afpi-
rer à devenir fan gendre. La feule vue de tant
de richefles immenfes , & la diligence avec la^
quelle Aladdin venoit de fatisfaire à fa d&"
mande , fans avoir formé la moindre difficulté
fur des conditions aufll exorbitantes que celles
qu'il lui avoit impofées , lui perfuadèrent- aifé-,
ment qu'il ne lui manquoit rien de tout ce qui
pouvoit le rendre accompli & tel qu'il le dé*»
firoit. Ainfi , pour renvoyer la mère d^Aladdi»
avec la fatisfadion qu'elle pouvoit défirer , il
lui dit : Bonne-femme , allez dire à votre fil»
que je l'attends pour le recevoir à bras ou-
verts & pour Tembraffer ; & que plus il fera
de diligence pour venir recevoir de ma maitf
le don que je lui fais de la princeife ma fille,
plus il me fera de plaifir.
Dès que la mère d'Aladdin fe fut retirée 5
avec la joie dont une femme de fa condition'
peut être capiible. en voyant foû fils parvenu ^
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