Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

3P4 ^^^ MILLE ET UNE NuiT?,
que vous voulez que je lui fafTe, mais qu'après
ce bon accueil il s'avife de me demander ou
font vos biens , vos richefles & vos états
car c'ell: de quoi il s'informera avant toutes
chofes, plutôt que de votre perfonne; fi , dis-je,
il me fait cette demande , que voulez - vous
que je lui réponde ?-
Ma mère, répondit Aîaddin, fte nous inquié-
tons point par avance d'une chofe qui peut-
ctre n'arrivera pas. Voyons premièrement Tac-
cueiî que vous fera le fuîtan , & la réponfe
qu'il vous donnera. S'il arrive qu'il veuille être
informé de tout ce que vous venez de dire,
je verrai alors la réponfe que j'aurai à lui faire;
j'ai confiance que la lampe , par le moyen de
laquelle nous fubfiftons depuis quelques années ,
ne me manquera pas dans le befoin.
La mère d'Aladdin n*eût rien à répliquer à
ce que fon fils venoit de lui dire. Elle fit ré-
flexion que la lampe dont il parloit, pouvoit
bien fervir à de plus grandes merveilles qu*à
leur procurer fimpîement de quoi vivre.. Cela
la fatisfit , & leva en même-tems toutes les diffi-
cultés qui auroient pu encore la détourner du
fervice qu'elle avoit promis de rendre à fon
fils auprès du fuîtan. Aladdin qui pénétra dans
la penfée de fa mère, lui dit ; Ma mère, au
moins fouvenez-vous de garder le fsciet , e'eft
,