Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

Contes Arabe?:. ^c^^
delà que dépend tout le bon fuccès que nous
devons attendre vous & moi de cette afiaire.
Aladdin & fa mère fe féparèrent pour prendre
quelque repo3 ; mais l'amour violent & les grand?
projets d'une fortune immenfe dont le fils avoit
l'efprit tout rempli , l'empêchèrent de pafTer
la nuit aufTî tranquillement qu'il aurolt bien
fouhalté. Il fe leva avant la pointe du jour , &
alla aufîîtôt éveiller fa m. ère. Il la prefTa de
s'habiller le plus promptement qu'elle pourroit,
afin d'aller fe rendre à la porte du palais du
fultan, & d'y entrer à l'ouverture en même-
tems que le grand-vifîr , les vifirs fubalternes
& tous les grands officiers de l'état y entroient
pour la féance du divan, où le fultan aflifloit
toujours en perfonne.
La mère d'Aladdin fit tout ce que fon fils
voulut. Elle prit la porcelaine où étoit le pré-
fent de pierreries , l'enveloppa dans un double
linge, l'un très-fin & très-propre, l'autre moins
fin , qu'elle lia par les quatre coins pour le
porter plus aifément. Elle partit enfin avec une
grande fatisfadiion d'Aladdin , & elle prit le
chemin du palais du fultan. Le grand - viiîr
accompagné des autres vifirs , & les feigneurs
de la cour les plus qualifiés, étoient déjà entrés
quand elle arriva à la porte. La foule de tous
ceux qui avoient des affaires au divan , étoit
,