Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

^^ Les Mrttfi et un£ Nuits,
l^êf , Vôtté fhajéfté aura pour agréable que Je
îiiî téphtè qu'il éft teitis qu'elle fe levé, à moins
«Qu'elle ne veuille lalfler paffer le moment de
faire fa prière du matin; le foleil va fe lever
& elle h'à pas coutume d'y manquer.
Je thé trônîpôis, dit auffitôt Abou Haffan^
je ne dofs pas, je fuis éveillé; ceux qui dorihent
, n'entendent pas , & j'entends qu'on me
parlé. II ôuvfit énéôre les yeuX ; & comme il
ét6it grand jour, il vit diftinâement tout ce
qu'il n'aVoit appérçu que confufément. Il fe
leva fur fon féant avec un air riant, comme-
un homme plein de jôiè dé fe voir dans un
ëtat fi foft au - deffus de fa condition ; & le
calife qui l'obfervoit fans être vu , pénétra dans
fa pehfée avec un grand plaifir.
AIôl-s Ife^ jeunes dàthes du palais fe pfofter-
nèfent la face contre te^ré devant Abou Haf-
fâri ; & celles qui tenoient des inftrumens dé
mufique, lui donnèrent le bon jour par un con-
cert de flûtes douces, dé hautbois, de téor-
bes , et d'autres ihftruraehs harmonieux dont
il fut encharité & ravi en extafe, de manière
ï^'il rie favoit ou il étoit , & qu'il ne fe poffé-
doit pas lui-mêrhe. Il reviftt néanmoins à fa
première idée , & il dôutôit encore fi tout ce
qu'il voyoit èc éntendoit , étoit un fofige o»
tine réalité. Il fe mit les fiiàins devatit les yeux^
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