Le cabinet des fs, ou collection choisie des contes des fs, et autres ...

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Contes Arabes?. /^^^
Bque & fi extraordinaire. L'habillement de cha-
que efclave étoit fi riche en étoffe & en pier-
reries , que les meilleures connoifTeurs ne cru-
rent pas fe tromper en faifant monter chaque
habit à plus d'un million. La grande propreté,
rajuflemcnt bien entendu de chaque habille-
ment, la bonne grâce, le bel air, la taille uni-
forme & avantageufe de chaque efclave, leur
grave à une diftance égale les uns des
autres , avec l'éclat des pierreries d'une grof-
feur exceiiive , enchâflees autour de leurs ceintures
d'or maffif dans une belle fymmétrie , &
les enfeignes auffi de pierreries attachées à leurs
bonnets qui étoient d'un goût tout particulier,
mirent toute cette foule de fpefeteurs dans
une admiration fi grande , qu'ils ne pouvoient
fe lafler de les regarder & de les conduire des
yeux aufîi loin qu'il leur étoit poflîble. Mais
les rues étoient tellement bordées de peuple,
que chacun étoit contraint de refter dans la
place 011 il fe trouvoit.
Comme il falloit pafler par plufieurs rues
pour arriver au palais , cela fit qu'une bonne
partie de la ville , gîns de toutes fortes d'états
& de conditions, furent témoins d'une pompe
fi raviiTante. Le premier des quatre-vingts ef-
cîaves arriva à la porte de la première cour du
palais; & les portiers qui s'étoient mis en haie
Le ij