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LA NATURE DES CHOSES

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3 1 0 DE NATURA RERUM, LIBER V<br />

Densabant procul a terris fulgentia templa .<br />

Sidebant campi, crescebant montibus altis<br />

Ascensus : neque enim poterant subsidere saxa,<br />

495 Nec pariter tantumdem omnes succumbere partes .<br />

Sic igitur terme concreto corpore pondus<br />

Constitit, atque omnis mundi quasi limus in imuln<br />

Confluxit gravis, et subsedit funditus, ut fax .<br />

Inde mare, inde aer, inde a ther ignifer ipse<br />

500 Corporibus liquidis sunt omnia pura relicta,<br />

Et leviora alôs alfa ; et liquidissimus a ther<br />

Atque levissimus aerias super influit auras<br />

Nec liquidum corpus turbantibus aeris auris<br />

Commiscet ; sinit ha c violentis omnia verti<br />

505 Turbinibus, sinit incertis turbare procellis<br />

Ipse suos ignes certo fert impete labens.<br />

Nam modice fluere atque uno posse iethera nisu,<br />

Significat Pontos mare, certo quod fluit astu,<br />

Unum labendi conservans usque tenorem .<br />

510 Motibus astrorum nunc qua sit causa, canamus.<br />

Principio, magnus ca li si vertitur orbis,<br />

Ex utraque polum parti premere aera nobis<br />

Dicendum est, extraque tenere, et claudere utrinque,<br />

Inde alium supra fluere, atque intendere eodem<br />

515 Quo volvenda micant octerni sidera mundi ;<br />

Aut alium subter, contra qui subvehat orbem,<br />

Ut fluvios versare rotas atque haustra videmus .<br />

Est etiam quoque uti possit coelum omne manere .<br />

In statione, tamen cum lucida signa ferantur<br />

520 Sive quod inclusi rapidi sunt a teeris eestus,<br />

Quoerentesque viam circumversantur, et ignes<br />

Passim per cz li volvunt summania templa ;<br />

Sive aliunde fluens alicunde extrinsecus aer<br />

Versat agens ignes ; sive ipsi serpere possunt,<br />

525 Quo cujusque cibus vocat atque invitat euntes,<br />

Flammea per ca lum pascentes corpora passim.<br />

Dr <strong>LA</strong> <strong>NATURE</strong>, LIVRE V 311<br />

lement allait accroêtre la mer et ses plaines flottantes,<br />

plus aussi s'échappaient, s'envolaient des particules sans 490<br />

nombre de feu et d'air, qui allaient peupler dans les hauteurs<br />

du ciel, loin de la terre, les temples de la lumiàre .<br />

Les plaines s'abaissaient, les montagnes s'élevaient, car<br />

les rochers ne pouvaient s'affaisser, ni le sol terrestre 495<br />

s'aplanir en surface égale .<br />

C'est ainsi que se constitua la terre en un corps compact<br />

et pesant ; tout le limon du monde, pour ainsi parler,<br />

se précipita dans les profondeurs et s'y déposa . Au-dessus<br />

se formàrent la mer, puis l'air, enfin l'éther et ses feux .<br />

Tous ces corps se composàrent d'atomes fluides, et sont 500<br />

restés purs de tout mélange, d'ailleurs inégaux en légàreté ;<br />

le plus fluide et tout ensemble le plus léger, l'éther, surmonta<br />

les régions aériennes et il ne saurait mçler son<br />

impalpable substance aux orages de l'espace ; il laisse les<br />

autres éléments s'emporter en violents tourbillons, subir 505<br />

l'inconstance des tempçtes ; et lui, il entraêne ses feux<br />

d'un essor égal et sΠr. Qu'en effet il soit capable de couler<br />

avec mesure et continuité, c'est ce que montre la mer,<br />

dont les ondes ont une marche immuable et soumise É des<br />

lois constantes.<br />

La cause du mouvement des astres, c'est ce que je vais 510<br />

maintenant chanter. D'abord, si c'est la grande voΠte du<br />

ciel qui tourne, il faut supposer qu'elle reùoit É ses deux<br />

p«les une double pression de l'air qui la maintient et<br />

l'enferme de chaque c«té, qu'ensuite un courant supérieur<br />

l'entraêne dans le sens oû roulent les astres éclatants 515<br />

de l'éternel univers ; ou encore qu'un courant inférieur,<br />

soufflant en sens contraire, meut la sphàre É la maniàre<br />

de ces roues É auges que font tourner les fleuves .<br />

Il se peut encore que le ciel entier demeure immobile,<br />

tandis que les astres lumineux poursuivent leur course ;<br />

en ce cas, ce sont les vapeurs brΠlantes de l'éther qui, 520<br />

trop É l'étroit dans l'enceinte céleste et cherchant tout É<br />

l'entour une issue, déterminent l'orbite des constellations<br />

dans le ciel nocturne ; ou bien un fleuve d'air venu de<br />

l'extérieur s'empare des astres et les fait tourner ; ou

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