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3 6 DE NATURA RERUM, LIBER I<br />
Incertum quoque jam constet quid possit oriri,<br />
Quid nequeat, finita potestas denique cuique<br />
590 Quanam lit ratione atque alto terminus hçrens ;<br />
Nec toties posent generatim sçcla referre<br />
Naturam, motus, victum, moresque parentum .<br />
Tum porro, quoniamst extremum quodque cacumen<br />
Corporis illius, quod nostri cernere sensus<br />
595 Jam nequeunt, id nimirum sine partibus exstat,<br />
Et minima constat natura : nec fuit unquam<br />
Per se secretum, neque posthac esse valebit,<br />
Alterius quoniamst ipsum pars, primaque, et una<br />
Inde aliç atque aliç similes ex ordine partes<br />
600 Agmine condenso naturam corporis explent .<br />
Quç quoniam per se nequeunt constare, necessest<br />
Hçrere, unde queant railla ratione revelli .<br />
Sunt igitur solida primordia simplicitate,<br />
Quç minimis stipata cohxrent partibus arte,<br />
605 Non ex illarum conventu conciliata,<br />
Sed magis çterna pollentia simplicitate<br />
Unde neque avelli quidquam, neque deminui jam<br />
Concedit natura reservans semina rebus .<br />
Prçterea nisi erit minimum, parvissima quelque<br />
610 Corpora constabunt ex partibus infinitis,<br />
Quippe ubi dimidiee partis pars semper habebit<br />
Dimidiam partem, nec res preefiniet ulla.<br />
Ergo rerum inter summam minimamque quid escit?<br />
Non erit ut distent : nain quamvis funditus omnis<br />
615 Summa sit infnita, tamen parvissima quç sunt<br />
Ex infinitis constabunt partibus çque .<br />
Quod quoniam ratio reclamat vers, negatque<br />
Credere pose animum, victus fateare necessest<br />
Esse ea quç nullis jam praedita partibus exstent,<br />
620 Et minima constent natura : quae quoniam sunt,<br />
Illa quoque esse tibi souda atque eeterna fatendum .<br />
Denique si minimal in partes cuneta resolvi<br />
DE <strong>LA</strong> <strong>NATURE</strong>, LIVRE I 37<br />
nature, ni comment les gànàrations peuvent ramener pàrio- 590<br />
diquement dans chaque espèce le mÉme tempàrament, les<br />
mÉmes gestes, le mÉme genre de vie et les mÉmes moeurs .<br />
Poursuivons : puisqu'il existe un terme extrÉme pour le<br />
corps premier qui dàjΠ lui-mÉme cesse d'Étre perceptible Π<br />
nos sens, ce dernier àlàment ne peut qu'Étre dàpourvu de 595<br />
parties, et c'est le plus petit corps de la nature ; il n'a<br />
jamais existà et n'existera jamais isolà, puisqu'il fait luimÉme<br />
partie de quelque autre corps Π titre d'unità première,<br />
Π laquelle d'autres et encore d'autres unitàs semblables<br />
s'ajoutent et s'agglomèrent àtroitement pour for- 600<br />
mer le corps entier ; et toutes ces unitàs ne pouvant exister<br />
Π part, il faut que leur cohàsion soit si forte que rien ne les<br />
puisse sàparer. Ainsi les atomes sont simples et impàrissables,<br />
et l'union parfaite de leurs particules irràductibles<br />
est le fruit, non pas de quelque hàtàrogène assemblage,<br />
mais d'une simplicità àternelle ; la nature ne permet pas 605<br />
qu'on puisse soustraire encore quoi que ce soit Π ce qu'elle<br />
a choisi pour Étre la semence des choses .<br />
Au reste, si l'on n'admet pas dans la nature un dernier<br />
terme de petitesse, les corps les plus petits seront compo- 610<br />
sàs d'une infinità de parties, puisque chaque moitià de moitià<br />
aura toujours une moitià, et cela Π l'infini . Quelle diffàrence<br />
y aurait-il alors entre l'univers mÉme et le plus petit<br />
corps? On n'en pourrait point àtablir ; car si infiniment<br />
àtendu qu'on suppose l'univers, les corps les plus petits 615<br />
seraient eux aussi composàs d'une infinità de parties . La<br />
droite raison se ràvolte contre cette consàquence et n'admet<br />
pas que l'esprit y adhère ; aussi faut-il t'avouer vaincu<br />
et reconnaêtre qu'il existe des particules irràductibles Π<br />
toute division et qui vont jusqu'au dernier degrà de la 620<br />
petitesse ; et puisqu'elles existent, tu dois reconnaêtre<br />
aussi qu'elles sont solides et àternelles .<br />
Enfin, si la nature cràatrice des choses n'avait coutume<br />
en dàtruisant les Étres de les ràduire Π leurs particules