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30 DE NATURA RERUM, LIBER I<br />
485 Partira concilio quae constant principiorum .<br />
Sed quae sunt rerum primordia, nulla potest vis<br />
Stinguere : nain solido vincunt ea corpore demum .<br />
Etsi difficile esse videtur credere quidquam<br />
In rebus solido reperiri corpore pose<br />
490 Transit enim fulmen ciel! per septa domorum,<br />
Clamor ut ac votes ; ferrum candescit in igne,<br />
Dissiliuntque fero ferventi saxa vapore ;<br />
Cum labefactatus rigor auri solvitur aestu ;<br />
Tum glacies aeris flamma devicta liquescit ;<br />
495 Permanat calor argentum, penetraleque frigus,<br />
Quando utrumque, manu retinentes pocula rite<br />
Sensimus infuso lympharum rore superne<br />
Usque adeo in rebus solidi nil esse videtur.<br />
Sed quia vers tamen ratio naturaque rerum<br />
500 Cogit, ides, paucis dura versibus expediamus,<br />
Esse ea, quoe solido atque aeterno corpore constent,<br />
Semina quae rerum primordiaque esse docemus,<br />
Unde omnis rerum nunc constet summa creata .<br />
Principio, quoniam duplex natura duarum<br />
505 Dissimilis rerum longe constare repertast,<br />
Corporis atque loti, res in quo quelque geruntur,<br />
Esse utramque sibi per se puramque necessest .<br />
Nam quacumque vacat spatium, quod inane vocamus,<br />
Corpus ea non est : qua porro cumque tenet se<br />
510 Corpus, ea vacuum nequaquam constat inane .<br />
Sunt igitur solidi ac sine inani corpora prima.<br />
Praeterea quoniam genitis in rebus inanest,<br />
Materiem circum solidam constare necessest<br />
Nec res ulla potest vera ratione probari<br />
615 Corpore inane suo celare atque intus habere,<br />
Si non, quod cohibet, solidum constare relinquas .<br />
Id porro nil esse potest, nisi materiai<br />
DE <strong>LA</strong> <strong>NATURE</strong>, LIVRE I 31<br />
des choses, les atomes, et d'autre part les composàs formàs 485<br />
par ces àlàments premiers . Pour ceux-ci, il n'est aucune<br />
force qui puisse les dàtruire ; Π toute atteinte leur solidità<br />
ràsiste .<br />
On aura cependant de la peine Π concevoir un corps<br />
d'une matière absolument pleine . Ainsi la foudre du ciel 490<br />
traverse les murs de nos maisons, comme la voix et le son ;<br />
le fer blanchit dans la fournaise, les pierres àclatent sous<br />
l'action violente du feu, la duretà de l'or cède elle-mÉme<br />
Π cette ardeur et fond ; l'airain, poli et froid comme la<br />
glace, se liquàfie comme elle, vaincu par la flamme ; le<br />
chaud et le froid pànètrent Π travers l'argent jusqu'Π nos 495<br />
mains, quand elles tiennent une coupe et qu'on y verse<br />
suivant l'usage la liqueur des libations . Tant il est vrai que<br />
rien parmi les choses ne nous apparaêt parfaitement solide .<br />
Toutefois, puisque la logique, puisque la nature elle- 500<br />
mÉme nous mène Π cette vàrità, apprends en quelques vers<br />
qu'il existe des corps, solides et àternels, semence et principe<br />
des choses, par lesquels a àtà constituà l'univers .<br />
Tout d'abord, puisque nous avons dàcouvert que la<br />
nature est double, composàe de deux àlàments essentiel- 505<br />
lement dissemblables, la matière et le vide où tout<br />
s'accomplit, il faut que chacun d'eux existe par luimÉme,<br />
pur, sans màlange. Car partout où s'àtend l'espace<br />
libre que nous appelons vide, point de matière ; et<br />
partout où se dresse un corps, impossible qu'il y ait 510<br />
espace libre, vide. Les corps àlàmentaires sont donc de<br />
matière pleine ; ils n'admettent point le vide .<br />
Et puisque le vide existe dans les choses crààes, il faut<br />
nàcessairement qu'il y ait Π l'entour quelque matière<br />
solide : comment un corps pourrait-il contenir du vide 515<br />
cachà dans sa substance s'il n'y avait pour enveloppper<br />
ce vide les cloisons d'un àlàment solide? Or ces cloisons,<br />
que seraient-elles, sinon un agràgat de matière capable