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LA NATURE DES CHOSES

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156 DE NATURA RERUM, LIBER III<br />

Quin proclivius hic iras decurrat ad acres,<br />

Ille metu citius paulo tentetur, at ille<br />

Tertius accipiat quadam clementius aequo .<br />

315 Inque aliis rebus multis differre necessest<br />

Naturas hominum varias moresque sequaces<br />

Quorum ego nunc nequeo cacas exponere causas,<br />

Nec reperire figurarum tot nomina, quot sunt<br />

Principiis, unde hac oritur variantia rerum .<br />

320 Illud in bis rebus videor firmare potesse,<br />

Usque adeo naturarum vestigia linqui<br />

Parvola quae nequeat ratio depellere nobis,<br />

Ut nil impediat dignam dis degere vitam .<br />

Haec igitur natura tenetur corpore ab omni,<br />

325 Ipsaque corporis est custos, et causa salutis .<br />

Nam communibus inter se radicibus harent,<br />

Nec sine pernicie divelli posse videntur.<br />

Quod genus e thuris glebis evellere odorem<br />

Haud facile est, quin intereat natura quoque ejus .<br />

330 Sic animi atque animer naturam corpore toto<br />

Extrahere haud facile est, quin omnia dissolvantur.<br />

Implexis ita principiis, ab origine prima,<br />

Inter se fiunt, consorti pradita vita<br />

Nec sibi quaeque sine alterius vi posse videtur<br />

335 Corporis atque animi seorsum sentire potestas ;<br />

Sed communibus inter cas conflatur utrinque<br />

Motibus accensus nobis per viscera sensus .<br />

Praterea, corpus per se nec gignitur unquam,<br />

Nec crescit, neque post mortem durare videtur .<br />

Sao Non enim, ut humor aquae dimittit sape vaporem,<br />

Qui datus est, neque ea causa convellitur ipse,<br />

Sed manet incolumis, non, inquam, sic animai<br />

Discidium possunt artus perferre relicti ;<br />

Sed penitus pereunt convolsi, conque putrescunt .<br />

345 Ex ineunte È vo sic corporis atque animai<br />

Mutua vitales discunt contagia motus,<br />

Maternis etiam membris alvoque reposta,<br />

DE <strong>LA</strong> <strong>NATURE</strong>, LIVRE III 157<br />

Ainsi en est-il de la race humaine . L'çducation peut<br />

former certains hommes et les polir uniformçment ;<br />

le caractÉre de chacun n'en garde pas moins son empreinte 310<br />

premiÉre . Nos dçfauts, croyons-le, ne peuvent étre si<br />

bien extirpçs, que l'un ne reste toujours sur la pente qui<br />

fait glisser Π la colÉre, que l'autre ne se tourmente trop<br />

vite de crainte, qu'un troisiÉme n'ait trop de facilitç Π<br />

s'accommoder des choses . En bien d'autres points, des<br />

diffçrences distinguent fatalement les divers tempçraments,<br />

avec les moeurs qu'ils engendrent ; je ne puis en 315<br />

exposer maintenant les raisons secrÉtes, ni trouver des<br />

noms pour tant d'çlçments et de figures, principes de<br />

cette diversitç . Il est une çvidence que je puis cependant 320<br />

proclamer, c'est que les traces du naturel premier, que la<br />

raison est incapable d'effacer, s'attçnuent cependant au<br />

point que rien ne peut nous empécher de mener une vie<br />

digne des dieux .<br />

L'àme ainsi faite est enveloppçe dans le corps tout<br />

entier, elle en est la gardienne, elle en assure le salut, 325<br />

car tous deux tiennent Π des racines qui les unissent et<br />

l'on ne peut les sçparer sans les dçtruire . Aux grains d'encens<br />

arracherait-on leur parfum sans que la substance<br />

n'en pçrisse? La substance de l'esprit et de l'àme ne 330<br />

saurait étre soustraite au corps sans que l'ensemble<br />

se dissolve . Leurs principes se trouvent dÉs l'origine si<br />

enchevétrçs entre eux qu'ils leur font un destin commun<br />

. Il ne semble pas que chacun puisse se passer du 335<br />

secours de l'autre, corps et àme n'ont pas le pouvoir de<br />

sentir isolçment ; c'est leur rçunion et la communautç<br />

de leurs mouvements qui allument en nous et entretiennent<br />

en tous nos organes la flamme de sensibilitç .<br />

Le corps ne peut par sa vertu propre naètre ni grandir,<br />

ni durer au delΠ de la mort . L'eau peut bien perdre la<br />

chaleur qu'elle a reûue, sans que cet accident la dçtruise ; 340<br />

elle reste intacte ; tandis que le retrait de l'àme est fatal<br />

aux membres qu'elle abandonne : privçs d'elle, leur bouleversement<br />

est total, lis pçrissent et tombent pourris .<br />

DÉs le commencement de leur àge, exercçs Π former 345

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