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[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

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savais que la froideur dont elle faisait preuve avec moi n’était<br />

que le reflet des sentiments de son père envers le Château tout<br />

entier ; j’étais à la fois heureux et ulcéré <strong>du</strong> mépris qu’elle<br />

affichait envers moi car je ne pensais pas le mériter. Quand la<br />

convocation vint enfin et que Brondy se hâta d’y obéir, j’espérai<br />

que l’entrevue mettrait fin à cette situation délicate.<br />

Je ne fus pas le seul, j’en suis convaincu, à observer que la<br />

reine Kettricken ne fut pas conviée à l’entretien. Je n’y fus pas<br />

présent non plus, n’étant pas invité ; mais il est rare qu’une<br />

reine se voie reléguée au même rang qu’un neveu bâtard.<br />

Kettricken demeura pourtant équanime et continua de montrer<br />

aux filles de Brondy et à Coque une technique des Montagnes<br />

pour insérer des perles dans un ouvrage de broderie. Je ne<br />

m’éloignai guère de leur table, mais je ne crois pas qu’elles<br />

avaient plus que moi la tête aux travaux d’aiguille.<br />

L’attente fut brève : moins d’une heure plus tard, le <strong>du</strong>c<br />

Brondy réapparut dans la Grand-Salle avec toute la fureur<br />

glacée d’une tempête d’hiver ; à Félicité, il dit : « Prépare nos<br />

affaires. » A Célérité : « Préviens notre garde qu’elle se tienne<br />

prête à partir sur l’heure. » Il s’inclina raidement devant la reine<br />

Kettricken. « Ma reine, pardonnez mon départ. Puisque la<br />

maison des Loinvoyant refuse son aide, Béarns doit à présent<br />

s’occuper des siens.<br />

ŕ Ah ! Je comprends votre hâte, répondit gravement<br />

Kettricken. Mais je veux vous demander de partager encore un<br />

repas avec moi ; il n’est pas bon de se lancer l’estomac vide dans<br />

un voyage. Dites-moi, aimez-vous les jardins ? » <strong>La</strong> question<br />

s’adressait autant à Béarns qu’à ses filles. Elles regardèrent leur<br />

père ; après un moment d’hésitation, il acquiesça sèchement de<br />

la tête.<br />

Sans s’engager, ses deux enfants reconnurent apprécier les<br />

jardins, mais leur perplexité était évidente : un jardin ? En<br />

hiver, par une tempête hurlante ? Je partageais leur<br />

incompréhension, surtout lorsque Kettricken me fit signe<br />

d’approcher.<br />

« FitzChevalerie, exécutez mon souhait, je vous prie.<br />

Romarin, accompagne messire FitzChevalerie aux cuisines,<br />

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