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[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

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apprenne que la dame Patience, qui réclame si fort la justice, a<br />

elle-même trahi la couronne ; quant à lui... la chandelière, cette<br />

Molly... »<br />

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine.<br />

« Je ne l’ai pas encore trouvée, monseigneur, fit Guillot.<br />

ŕ Silence ! » tonna <strong>Royal</strong>. On aurait presque cru entendre<br />

le roi Subtil. « Ne lui redonne pas courage. Il n’est pas utile<br />

qu’on la retrouve pour qu’il la déclare coupable ; nous aurons<br />

tout le temps de mettre la main sur elle. Qu’il aille à la mort en<br />

sachant qu’elle le suivra, trahie par sa propre bouche. Je<br />

nettoierai Castelcerf depuis les fosses à purin jusqu’aux plus<br />

hautes tours de tous ceux qui ont voulu me défier ! » Il leva sa<br />

coupe à sa propre personne et but une longue gorgée.<br />

Je songeai qu’il ressemblait tout à fait à la reine Désir<br />

quand elle était prise de boisson : moitié fanfaron, moitié<br />

couard gémissant ; il craignait ce dont il n’avait pas la maîtrise<br />

et, plus tard, il craindrait encore plus ceux qu’il tenait sous sa<br />

coupe.<br />

Il reposa son vin et s’adossa dans son fauteuil. « Eh bien,<br />

continuons. Kelfry, relève-le. »<br />

Kelfry était un homme compétent qui ne tirait aucun<br />

plaisir de sa besogne, et, sans faire preuve de douceur, il ne se<br />

montra pas plus brutal que nécessaire : il se plaça derrière moi<br />

et me prit le bras pour me faire tenir debout. Il n’avait pas été<br />

formé par Hod : je savais qu’en rejetant violemment la tête en<br />

arrière, je lui briserais le nez et peut-être quelques incisives ;<br />

mais cette manœuvre m’apparaissait à peine plus facile à<br />

réaliser que soulever le Château lui-même. Je restai donc<br />

debout, les mains protégeant mon ventre, et je repoussai la<br />

douleur pour rassembler mes forces. Au bout d’un moment, je<br />

levai la tête et regardai <strong>Royal</strong>.<br />

Je me passai la langue sur les dents pour les décoller de<br />

mes lèvres, puis : « Tu as tué ton père. »<br />

Il se raidit dans son fauteuil, et je sentis l’homme qui me<br />

tenait se tendre. Je me laissai aller dans ses bras pour l’obliger à<br />

supporter mon poids.<br />

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