14.07.2013 Views

[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

garçon de sa taille, il était d’une maigreur effrayante. Je hochai<br />

gravement la tête.<br />

« Mon maître, le <strong>du</strong>c Brondy de Béarns, souhaite vous voir<br />

le plus tôt qu’il vous sera possible. » Il articulait avec grand<br />

soin : il ne devait pas être page depuis longtemps.<br />

« Eh bien, maintenant, alors.<br />

ŕ Désirez-vous que je vous con<strong>du</strong>ise à lui ?<br />

ŕ Je trouverai mon chemin. Tiens, je ne peux pas emporter<br />

ça chez le <strong>du</strong>c. » Je lui donnai les gâteaux et il les prit d’un air<br />

hésitant.<br />

« Dois-je vous les garder de côté, messire ? demanda-t-il<br />

avec le plus grand sérieux, et je fus attristé de voir un enfant<br />

accorder tant de valeur à de la nourriture.<br />

ŕ Tu peux les manger à ma place si tu en as envie, et, s’ils<br />

t’ont plu, tu pourrais descendre aux cuisines dire à Sara, notre<br />

cuisinière, ce que tu penses de son ouvrage. »<br />

Aussi débordée soit-elle, je savais que Mijote ne pourrait<br />

faire autrement que donner au moins un bol de ragoût à un<br />

enfant émacié qui lui ferait un compliment.<br />

« Bien, messire ! » Son visage s’illumina et il s’éloigna en<br />

courant, la moitié d’un gâteau déjà dans la bouche.<br />

Les petits appartements étaient à l’opposé de la Grand-<br />

Salle par rapport à ceux <strong>du</strong> roi ; on les disait petits, je suppose,<br />

surtout parce que leurs fenêtres donnaient sur les montagnes et<br />

non sur la mer, ce qui assombrissait les pièces ; mais les<br />

chambres n’étaient ni plus petites ni moins belles que celles des<br />

autres logements.<br />

Oui, mais la dernière fois que j’en avais visité un, il était<br />

décemment meublé ; là, les gardes béarnois m’intro<strong>du</strong>isirent<br />

dans un salon dont le mobilier se ré<strong>du</strong>isait en tout et pour tout à<br />

trois fauteuils avec une table nue et bancale au milieu.<br />

Impassible, Félicité m’accueillit puis alla avertir le <strong>du</strong>c Brondy<br />

de ma présence. Disparues, les tentures et les tapisseries qui<br />

avaient naguère réchauffé les murs et rehaussé de leurs couleurs<br />

la salle de pierre, à présent aussi gaie qu’un cul-de-basse-fosse<br />

et seulement illuminée par une vive flambée dans l’âtre. Je<br />

restai planté au milieu de la pièce en attendant que le <strong>du</strong>c sorte<br />

de sa chambre et me souhaite la bienvenue, après quoi il<br />

- 314 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!