14.07.2013 Views

[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

« Un peu d’exercice, ça fait <strong>du</strong> bien à une jument en début<br />

de grossesse. » Il me regarda dans la pénombre. « Je n’en sais<br />

pas autant sur les femmes », termina-t-il, hésitant.<br />

J’eus un sourire ironique. « Parce que tu crois que j’en sais<br />

plus que toi ? » Je secouai la tête et repris mon sérieux. « Non,<br />

je n’en sais rien. Certaines femmes évitent de monter quand<br />

elles sont enceintes, d’autres non. A mon avis, Kettricken ne<br />

ferait rien qui puisse mettre en danger l’enfant de Vérité ; et<br />

puis elle court moins de risques avec nous qu’en restant au<br />

Château avec <strong>Royal</strong>. »<br />

Burrich ne répondit pas mais je sentis son assentiment. Ce<br />

ne fut d’ailleurs pas tout ce que je sentis.<br />

Enfin, nous recommençons à chasser ensemble !<br />

Chut ! répliquai-je avec un coup d’œil oblique à Burrich. Je<br />

m’efforçai de penser le plus bas possible. Nous allons loin ;<br />

seras-tu capable de tenir l’allure des chevaux ?<br />

Sur une courte distance, ils peuvent me distancer mais<br />

rien ne peut trotter plus longtemps qu’un loup.<br />

Burrich se raidit légèrement dans sa selle. Je savais qu’Œilde-Nuit<br />

trottinait le long de la route, dans les ombres : quel<br />

plaisir d’être au-dehors en sa compagnie ! Quel plaisir d’être audehors,<br />

tout simplement ! Je ne me réjouissais pas de l’attaque<br />

contre Finebaie, non, mais au moins j’avais l’occasion d’agir,<br />

même si je ne devais que nettoyer ce que les Pirates auraient<br />

laissé debout. Je lançai un coup d’œil à Burrich : il exhalait la<br />

colère.<br />

« Burrich ? fis-je d’un ton hésitant.<br />

ŕ C’est un loup, n’est-ce pas ? » répondit Burrich à<br />

contrecœur dans l’obscurité ; il regardait droit devant lui et je<br />

reconnaissais le pli de ses lèvres.<br />

Tu le sais bien. Un grand sourire, la langue qui pend.<br />

Burrich tressaillit comme si on lui avait enfoncé un doigt<br />

dans les côtes.<br />

« C’est Œil-de-Nuit », avouai-je à mi-voix en rendant<br />

l’image de son nom en termes humains. L’angoisse me<br />

rongeait : Burrich avait perçu sa présence ! Il savait ! Inutile de<br />

nier, désormais. Pourtant, je ressentais aussi un soupçon de<br />

soulagement, mortellement las que j’étais des mensonges dont<br />

- 210 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!