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[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

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<strong>La</strong> voix étouffée se tut, puis elle reprit avec une inflexion<br />

interrogative.<br />

« Je ne comprends pas ce que vous dites ! » répétai-je plus<br />

fort.<br />

Umbre se remit à parler, d’un ton plus excité, mais pas plus<br />

fort.<br />

« Je ne comprends pas ce que vous dites ! » criai-je,<br />

exaspéré. Des pas retentirent dans le couloir.<br />

« FitzChevalerie ! » <strong>La</strong> garde était petite et ne pouvait me voir<br />

par le judas. « Quoi ? demandai-je d’une voix endormie.<br />

ŕ Qu’est-ce que vous avez crié ?<br />

ŕ Quoi ? Ah ! J’ai fait un cauchemar. »<br />

<strong>La</strong> garde s’éloigna. Je l’entendis déclarer en riant à sa<br />

camarade : « Je ne vois pas comment ses cauchemars<br />

pourraient être pires que ses réveils ! » Elle avait l’accent de<br />

l’Intérieur.<br />

Je me rallongeai sur mon banc. <strong>La</strong> voix d’Umbre avait<br />

disparu. J’étais assez d’accord avec la garde. Je me demandais<br />

ce qu’Umbre avait mis tant d’acharnement à essayer de me<br />

dire ; sans doute pas de bonnes nouvelles, et je n’avais pas envie<br />

d’en imaginer de mauvaises. J’allais devoir mourir ici ;<br />

j’espérais que c’était au moins parce que j’avais contribué au<br />

succès de l’évasion de la reine. Où en était-elle de son voyage ?<br />

Et le fou, comment allait-il supporter les rigueurs d’un trajet au<br />

cœur de l’hiver ? Je m’interdis de me demander pourquoi<br />

Burrich ne les avait pas accompagnés et tournai mes pensées<br />

vers Molly.<br />

Je <strong>du</strong>s m’assoupir car je la vis : elle remontait péniblement<br />

un sentier, sur les épaules une palanche d’où pendaient deux<br />

seaux pleins d’eau. Elle paraissait pâle, malade et fatiguée. Au<br />

sommet de la colline se trouvait une chaumière décrépite, de la<br />

neige entassée contre ses murs. Molly s’arrêta à la porte, posa<br />

ses seaux, se retourna et contempla la mer ; elle fronça les<br />

sourcils : le temps était beau et le vent léger faisait à peine<br />

moutonner la crête des vagues ; comme moi autrefois, il souleva<br />

son épaisse chevelure et passa la main le long de la courbe de<br />

son cou et de son menton tiède. Elle écarquilla soudain les yeux,<br />

et des larmes y perlèrent. « Non, dit-elle tout haut. Non. Je ne<br />

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