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[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

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de plus d’une personne, et ils se précipitaient vers ma cellule.<br />

Patience lâcha mes doigts.<br />

« Je ferai ce que je pourrai pour toi », chuchota-t-elle. Elle<br />

s’était efforcée d’effacer toute trace de peur de sa voix pendant<br />

notre conversation, mais je la sentis percer sous ces derniers<br />

mots.<br />

Elle s’en alla en piaillant, comme un geai après le garde qui<br />

l’escortait. Aussitôt, je me baissai non sans mal pour ramasser<br />

mes pommes ; elles étaient petites, et ridées d’avoir été mises en<br />

réserve pour l’hiver, mais je les trouvai délicieuses ; je les<br />

mangeai tout entières, jusqu’à la queue. Le peu d’humidité<br />

qu’elles contenaient n’étancha cependant nullement ma soif. Je<br />

m’assis un moment sur le banc, la tête entre les mains, en<br />

essayant de rester vigilant : il fallait que je réfléchisse, mais<br />

c’était affreusement difficile et je n’arrivais pas à me concentrer.<br />

J’étais tenté de décoller ma chemise de mes entailles, mais je me<br />

retins : tant qu’elles ne suppuraient pas, mieux valait les laisser<br />

tranquilles. Je ne pouvais me permettre de perdre encore <strong>du</strong><br />

sang. Je <strong>du</strong>s faire appel à toutes mes forces pour revenir près de<br />

la porte. « Gardes ! » fis-je d’une voix rauque.<br />

Ils ne répondirent pas.<br />

« Je veux de l’eau Ŕ et à manger. »<br />

Quelqu’un d’autre répondit. Où es-tu ?<br />

Là où tu ne peux aller, mon ami. Comment vas-tu ?<br />

Bien ; mais tu m’as manqué. Tu as dormi si profondément<br />

que je t’ai cru mort.<br />

Je l’ai cru aussi. Les as-tu guidés aux chevaux ?<br />

Oui, et ils sont partis. Cœur de la Meute leur a dit que<br />

j’étais un demi-sang que tu avais apprivoisé, comme si j’étais<br />

un cabot savant !<br />

Il cherchait à me protéger, pas à t’insulter. Pourquoi n’estil<br />

pas parti avec les autres ?<br />

Je ne sais pas. Que devons-nous faire, maintenant ?<br />

Attendre.<br />

« Gardes ! » criai-je encore une fois, aussi fort que je le<br />

pouvais, ce qui n’était pas grand-chose.<br />

« Ecarte-toi de la porte. » L’homme se tenait juste devant<br />

ma cellule : ma conversation avec Œil-de-Nuit m’avait à ce<br />

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