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[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

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l’approcher non plus ; je voulais y voir une mesure de sagesse,<br />

mais je me soupçonnais au fond d’agir lâchement. Je rendais<br />

visite au roi chaque fois qu’on m’y autorisait, ce qui n’était pas<br />

assez fréquent.<br />

Un matin, je fus brutalement réveillé par des coups à ma<br />

porte et mon nom braillé à tue-tête. D’un pas mal assuré, j’allai<br />

ouvrir l’huis : un garçon d’écurie blanc comme un linge<br />

tremblait sur mon seuil. « Pognes veut que vous veniez tout de<br />

suite aux écuries ! »<br />

Et, sans me laisser le temps de répondre, il s’enfuit comme<br />

s’il avait sept engeances de démons à ses trousses.<br />

J’enfilai mes vêtements de la veille ; quand je songeai à me<br />

débarbouiller et à refaire ma queue de cheval, j’étais déjà<br />

presque en bas de l’escalier. Comme je traversais la cour au pas<br />

de course, je perçus des éclats de voix dans les écuries ; je savais<br />

que Pognes ne m’aurait pas fait appeler pour une simple dispute<br />

entre lads, mais alors pour quelle autre raison ? Je poussai les<br />

portes, puis me frayai un chemin au milieu d’un agglutinement<br />

de garçons d’écurie et de palefreniers vers l’origine <strong>du</strong> remueménage.<br />

J’y trouvai Burrich. Epuisé par son voyage, il avait cessé de<br />

hurler et se tenait à présent muet ; Pogne était devant lui, pâle<br />

mais résolu. «Je n’avais pas le choix, fit-il d’une voix calme.<br />

Vous auriez été obligé de faire la même chose. »<br />

Burrich paraissait ravagé, son regard vidé par le choc<br />

n’exprimait que de l’incré<strong>du</strong>lité. « Je sais, dit-il au bout d’un<br />

moment.<br />

Je sais. » Il se tourna vers moi. « Fitz ! On m’a pris mes<br />

chevaux. » Il vacilla légèrement.<br />

« Ce n’est pas la faute de Pognes », répondis-je. Puis : « Où<br />

est le prince Vérité ? »<br />

Son front se plissa et il me lança un coup d’œil bizarre.<br />

« Vous ne m’attendiez pas ? » Il se tut, puis, plus fort : « On<br />

avait envoyé des messages pour vous prévenir ; vous ne les avez<br />

pas reçus ?<br />

ŕ Nous n’étions au courant de rien. Que s’est-il passé ?<br />

Pourquoi es-tu revenu ? »<br />

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