14.07.2013 Views

[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

penser qu’à ce qu’elle disait, de m’intéresser aux petits détails<br />

de ce qu’elle considérait comme important dans sa vie. J’appris<br />

que la garde de la reine devait demeurer à Castelcerf, de même<br />

que les rares soldats qui portaient encore les couleurs de la<br />

garde personnelle <strong>du</strong> roi Subtil ; depuis qu’ils avaient per<strong>du</strong> le<br />

privilège de veiller sur les appartements royaux, leur moral avait<br />

considérablement baissé, mais le prince affirmait nécessaire de<br />

laisser ces groupes sur place afin de maintenir une présence<br />

royale à Castelcerf. Romarin était <strong>du</strong> voyage ainsi que sa mère,<br />

ce qui n’avait rien d’étonnant étant donné la personne qu’elles<br />

servaient ; Geairepu restait, Velours aussi. Ah, sa voix<br />

manquerait à Mijote, mais elle finirait sans doute par s’habituer<br />

aux gazouillis de l’Intérieur.<br />

Elle ne songea même pas à me demander si je partais moi<br />

aussi.<br />

Tout en gravissant l’escalier qui menait à ma chambre,<br />

j’essayai d’imaginer Castelcerf tel qu’il serait désormais : la<br />

Table Haute serait déserte à tous les repas, les plats se<br />

ré<strong>du</strong>iraient à la simple nourriture de campagne que savaient<br />

préparer les cuistots militaires Ŕ <strong>du</strong> moins tant que <strong>du</strong>reraient<br />

les réserves ; nous allions sans doute manger pas mal de gibier<br />

et d’algues avant le printemps. Je m’inquiétais davantage pour<br />

Patience et Brodette que pour moi-même : vivre à la <strong>du</strong>re ne me<br />

dérangeait pas, mais elles n’y étaient pas accoutumées. Au<br />

moins, Velours serait encore là pour nous distraire, si son exil<br />

n’exacerbait pas sa nature mélancolique, et Geairepu aussi ;<br />

sans plus guère d’enfants à instruire, peut-être Patience et lui<br />

auraient-ils enfin le temps de travailler à fabriquer <strong>du</strong> papier.<br />

Ainsi, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, je m’efforçais<br />

de trouver un avenir à chacun.<br />

« Où étais-tu, Bâtard ? »<br />

Sereine sortit soudain de l’embrasure d’une porte. Elle<br />

avait espéré me voir sursauter, mais le Vif m’avait prévenu<br />

d’une présence et je ne bronchai pas. « Dehors.<br />

ŕ Tu sens le chien.<br />

ŕ Moi, j’ai au moins l’excuse d’avoir été des chiens Ŕ les<br />

rares qui restent dans les écuries. »<br />

- 294 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!