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[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

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« Il va bien. Entrez. » En même temps, je me fustigeai de<br />

mon inconséquence : j’aurais dû la prévenir immédiatement <strong>du</strong><br />

retour de Burrich et des nouvelles qu’il apportait, car personne<br />

d’autre ne l’avertirait. A son apparition dans la chambre,<br />

Patience et Brodette se détournèrent brièvement de la racine<br />

qu’elles étuvaient pour l’accueillir avec une rapide révérence et<br />

quelques mots de bienvenue.<br />

« Que lui est-il arrivé ? » demanda Kettricken d’une voix<br />

ten<strong>du</strong>e, et je lui répétai aussitôt tout ce que Burrich avait dit au<br />

roi, car il me semblait qu’elle avait autant droit à savoir ce qu’il<br />

advenait de son époux que Subtil de son fils. Elle blêmit encore<br />

quand je parlai de l’attaque contre Vérité, mais ne dit rien tant<br />

que je n’eus pas fini. « Grâces en soient ren<strong>du</strong>es à tous nos<br />

dieux, il approche de mes Montagnes ; là, il ne risquera plus<br />

rien, de la part des hommes en tout cas. » Là-dessus, elle se<br />

dirigea de Patience et Brodette qui préparaient la racine, à<br />

présent suffisamment amollie pour être malléable ; elles la<br />

laissaient refroidir avant de l’appliquer sur l’infection.<br />

« <strong>La</strong> baie de sorbier fait une excellente lotion pour ce genre<br />

de blessures », observa Kettricken.<br />

Patience leva les yeux vers elle d’un air d’un air timide. « Je<br />

l’ai enten<strong>du</strong> dire ; mais cette racine tiède va attirer l’infection<br />

hors de la plaie. Pour des tissus bourgeonnants comme nous en<br />

avons ici, on peut aussi employer la feuille de framboisier et<br />

l’orme rouge comme lotion ou comme cataplasme.<br />

ŕ Nous n’avons plus de feuilles de framboisier, lui rappela<br />

Brodette. L’humidité s’y est mise et elles ont moisi.<br />

ŕ Moi, j’en ai, s’il vous en faut, intervint Kettricken à mivoix.<br />

J’en avais préparé pour le thé <strong>du</strong> matin ; c’est un remède<br />

que je tiens de ma tante. » Elle baissa les yeux et un curieux<br />

sourire lui étira les lèvres.<br />

« Ah ? fit Brodette, soudain intéressée.<br />

ŕ Oh, ma dame ! » s’exclama Patience. Elle prit la main de<br />

Kettricken avec une soudaine et singulière familiarité. « Vous en<br />

êtes sûre ?<br />

ŕ Oui. Au début, j’ai cru que ce n’était que... Mais ensuite,<br />

d’autres signes sont apparus ; certains matins, même l’odeur de<br />

la mer me rend malade ; et j’ai sans cesse envie de dormir.<br />

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