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[L'Assassin Royal 3]La nef du crépuscule

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qu’il le comprenait, mais que moi je ne le comprenais pas. Et<br />

voici que cela recommençait.<br />

Je le sentis se contraindre à la patience. Tu dois venir avec<br />

moi, tout de suite. Complètement. Avant qu’on vienne te<br />

réveiller.<br />

Je ne peux pas. Mon corps est enfermé dans une cage.<br />

Abandonne-le ! s’exclama-t-il avec violence. Lâche prise !<br />

Quoi ?<br />

Abandonne-le, lâche-le, viens avec moi.<br />

Tu veux dire que je dois mourir ? Que je dois prendre le<br />

poison ?<br />

Seulement si tu ne peux pas faire autrement. Mais vite,<br />

avant qu’ils puissent te faire davantage de mal. <strong>La</strong>isse-le et<br />

viens avec moi. Abandonne ton corps. Tu l’as déjà fait, tu t’en<br />

souviens ?<br />

L’effort que je fournissais pour comprendre ce qu’il disait<br />

me rendait conscient de notre lien ; la douleur de mon corps<br />

maltraité s’y infiltrait ; quelque part, j’étais raide de froid et<br />

perclus de souffrance ; quelque part, les côtes m’élançaient à<br />

chaque respiration. Je m’écartai de ces sensations pour<br />

retrouver le corps sain et fort <strong>du</strong> loup.<br />

C’est ça, c’est ça ! Abandonne-le. Vas-y, lâche prise. Lâche,<br />

c’est tout.<br />

Et je compris soudain ce qu’il voulait. Je ne savais pas<br />

exactement comment m’y prendre et j’ignorais si j’en étais<br />

capable mais une fois, en effet, j’avais délaissé mon corps et je le<br />

lui avais confié, je m’en souvenais, et je m’étais réveillé<br />

plusieurs heures plus tard aux côtés de Molly. Cependant, je<br />

n’avais aucune idée de la façon dont j’avais opéré, et les<br />

circonstances étaient différentes : le loup avait gardé mon corps<br />

pendant que je m’en allais El sait où ; aujourd’hui, je devais<br />

séparer ma conscience de ma chair, rompre volontairement le<br />

lien qui soudait l’esprit au corps. Même si je découvrais<br />

comment faire, ma volonté ne s’y opposerait-elle pas ?<br />

Couche-toi et meurs, m’avait dit Burrich.<br />

Oui, c’est ça. Meurs s’il le faut, mais viens avec moi.<br />

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